Elle est devenue, peu à peu, l'obsession de mes solitudes. Je la retrouvais à tous les coins de ciel, et sans détails; entière, pleinement corruptrice, on aurait pu dire toxique, au regard de mes occupations courantes.
Le symptôme le plus fréquent est un air de rêverie, parfaitement défini socialement, fixité du regard et surdité sélective. Evidemment la plupart de mes interlocuteurs habituels, frappés par cette conjoncture, ont réagi d'un même élan (d'un commun accord ?): – Distrais-toi ! Impératif cynique, qui en dit long sur leurs propres névroses mais par charité sociale, je me tais. Et puis aussi pour avoir la paix. Une certaine ironie comique est nécessaire pour tromper l'ennemi.
L'idéal serait d'en finir tout de suite mais cela demande détachement, courage, préparation, méchanceté et toutes ces espèces de qualités dont j'ai usé en son temps et qui pour l'heure me pèsent. Reste ces mots et ces choses, ces heures, en étreintes différentes de toutes, et plonger maintenant.
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