Désertification radicale du lieu grâce à une fête médiévale extérieure et nauséabonde. Bruit assourdi de cavalcades reconstituées, mélodie plus heureuse de la climatisation et des humidificateurs. Joie de la déambulation au travers des couleurs latérales et des rondeurs frontales. Foin des explications, tout se retrouvera plus tard sur internet; on n'est pas venu ici pour lire. 
  Il y a de ces rencontres !... Des amis m'avaient dit, en effet, qu'elle s'était installée dans le coin depuis quelques années, après sa fuite d'Espagne. Mais alors la rencontrer en cet endroit, cela tenait de l'enchantement ! Je fis mine de ne pas la voir, dans un premier temps, pour lui faire la surprise. Ce côté espiègle, c'étaient des bons souvenirs, de très bons souvenirs. Elle-même ne pouvait pas m'avoir vu, occupée qu'elle était à regarder un bellâtre bizarrement nu et un peu trop gonflé sur le mur opposé. Une connaissance, peut-être ? 
   Quoi qu'il en soit je longeai le couloir en retenant ma respiration, exercice utile compte tenu du silence liquide qui nous baignait tous, évitant de peu le bras tendu d'une espionne prise sur le fait et implorant la protection de je ne sais qui... Le gars en face se taisait, un peu joueur, sans doute. Légèrement  impressionné, mine de rien, je ne me déshabillai pas tout de suite mais me précipitai doucement sur elle en l'enveloppant de mes bras, pour l'embrasser rapidement un peu partout, comme nous faisions autrefois. A ma grande surprise, car je ne l'avais violentée en aucune façon , ou alors elle ne m'avait pas reconnu en dépit de mon inaptitude à créer des signes extérieurs de vieillesse, elle se mit à hurler de toute part, comme une sirène circulaire. D'ailleurs, immédiatement un géant galonné arriva dans notre chambre en courant, m'immobilisa, et m'emmena sous le bras en criant, lui aussi, une grande quantité d'invectives menaçantes.





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