La nuque
Très
rapidement on est tenté, à cet instant fragile où le rêve se poursuit, bizarrement
(vous avez dit ?) d’enfiler ce canal encore nocturne mais toujours
lumineux, à la vitesse d’un bolide de Georges Lucas (toutes proportions
gardées), en glissades vertigineusement répétées le long de cette voie unique
qui traverse Paris en une ligne presque droite, avec juste ce qu’il faut de
courbes avant et après Bastille pour, aux allers comme aux retours, idéaliser
le parcours. Paris, entrées protégées
aux deux extrémités (My God !) par des bois épais aux odeurs fauves comme
la nuit. D’ailleurs des lionnes semblent s’être échappées d’on ne sait quelles
fosses.
Il n’y a pas
de sens interdits. Château de Vincennes est connu pour ses douves où l’on joua
du fusil. La Cartoucherie n’est pas loin, recharge à volonté ; ce sera
notre entrée préférée car on regarde vers l’Ouest, et c’est un parti pris mais on a toujours
aimé aller vers la gauche, depuis tout petit le regard allait dans cette
direction sur la carte et c’était bien, ainsi. Mais si l’on s’attarde aux
souvenirs, gare ! (d’Austerlitz, si possible ?) il peut y avoir une
grande mollesse. Elle ne dure, en général, pas très longtemps, et c’est souvent
peu avant l’averse, qui sera drue, bien entendu. Et qu’elle dure, celle-ci !
Et qu’elle dure… On entend des cris, des râles, des si, des la…
Terminaisons nerveuses exténuées, moment d’incertitude en croupe de Seine. C’est l'heure d’être
attentif aux mots que l’on dit, et aux gestes que l’on doit savoir biaiser,
doucement. Écouter
serait encore mieux mais entend-on ? L’écoulement se fait par le Marais,
en toute logique. Il n’y a pas de restrictions cette fois-ci; l'on s'imbibe. La colonne
vertébrale est indemne, comme si les doigts de Maria Joao Pirès y avaient
rebondi pendant l’adagio du concerto N° 23, retenant les cordes prêtes
à sauter. On aura beau acclamer à l'envi, le dur est là (mais le soleil ne se voit pas) et le réveil est en
gare de l’Est, cette fois, et c'est sûrement à cause de la vie (et pourtant on ne lui en veut
pas).
...
De ci de là, solarisation de la pluie, polarisation sur les gares, la vie en sommes instantanées
RépondreSupprimer... et en sommes éveillés (pas d'armes)!
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