Un gisant




                  Triangulation en calme plat : Laon – Le Havre – La Pitié.  Points  magnétiques (à quelques oublis près)  d’une géographie sentimentale morne, métonymie d’un territoire jamais peut-être cartographié sous cet angle, mais après tout c’est comme on peut. Aucune voix intérieure pour crier coupable, déposer regrets, lanciner envies. Heureuse absence de mélancolie. On en oublierait presque (on n’a de cesse d’oublier) qu’au centre même s’ennoblit une roche plutonique (preuve, s’il en fallait, de la méconnaissance du terrain) et l’on aimerait s’y allonger sur le dos, à même la pierre, définitivement.





                La même voix intérieure, celle qui se confond si souvent  avec la voix « off », au point que les méprises s’accumulent (mais jamais les mépris, curieusement) ne banalise pas mais transige. Il ne serait pas désagréable, au fond, d’attendre cette longue pétrification, et les visiteurs qui caressent les jambes et les bras jusqu’à la moire, à travers la grille, pour s’assurer qu’il n’est pas question ici de supercherie, et le bruit du verrou vespéral, clic-clac sous les voutes (vous aimez ?)  avant la ronde (la mince, c’est selon) et les pas, ponctuels et hétérogènes, se rapprochant doucement du marbre.





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Commentaires

  1. La voix intérieure s'extériorise sous la voûte (magnifique dernière photo).

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  2. Merci pour cet écho de ton passage !

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  3. Dites-donc petit cachotier, je ne savais pas que vous aviez récidivé. hé hé, j'inscris dans ma liste ce personnage que je me promets de tenir à distance pespectueuse

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  4. Sapristi ! Me voici repéré. Et oui, report d'addiction.

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