Respirations
Le principe est assez simple, qui consiste à se placer très exactement dos à dos, par deux ou bien par quatre, mais plus surement par deux, non pas collés à se toucher mais à se fleurer, puis à chanter en tenant compte du corps de l’autre comme on le ferait d’une caisse de résonance, ou plutôt d’un membre supplémentaire ; la voix s’enrichit alors d’harmoniques inhabituelles à certaines fréquences qu’il convient de découvrir. L’exercice ‒ si l’on peut parler d’exercice mais on s’apercevra rapidement que le terme est impropre ‒ doit se faire idéalement en plein air, dans le silence relatif d’une nuit éloignée de la ville.
Rapidement il est
entendu que le corps de l’autre sera conscient de cette composition de chœur,
même aphone il sentira la fréquence le pénétrer, on sait qu’il sent. Le plaisir
de cette espèce de partage sympathique va bien au delà du travail, de la pratique, c’est
une volupté qui se poursuit à l’envi lorsque l’autre chante aussi, bientôt la
cadence des chants se mélangeant forme des vagues sur lesquelles il est possible
de se laisser porter dans une sensualité apparemment sans limite. Les dos sont droits, les fesses peuvent se toucher
mais sans gêne, les mouvements des bras deviennent décoratifs: ils n’ont
rien à prouver à quiconque.
Jusqu’où irez-vous, chère voix aimée, à m’emplir ainsi de désir brulant ? Oserez-vous vous retourner après cette jouissance ? Regarderez-vous mes lèvres ou toute autre partie de mon corps épuisé avec la distraction d’une dilettante avertie ? Aurons-nous le droit de recommencer ? Percevez-vous cet émoi, on dirait palpable ? Avons-nous laissé des traces ? Les autres savent-ils ? Avons-nous le droit de pleurer un peu ? Enfin... je ne sais pas...
Et qui êtes-vous ?
Au fond ?
...
et ce vibrato dans les os/eaux
RépondreSupprimer(très belles, vos photographies)
Le choeur du jour.
SupprimerIl y a du choral (Orange ou Avignon) dans ces mouvements, ou aussi de la danse (parlé avec Régine Chopinot le lendemain de son spectacle, rencontrée dans une de ces petites rue papales), et même dans les photos.
RépondreSupprimerRetour aux cigales.
Diable ! Elle t'a fait un pas de deux ?
SupprimerRetour aux sources.
oui, ces photos sont magnifiques, en correspondance parfaite avec les sensations-reflets (en tout-bien-tout-honneur (quoique comme on dit aujourd'hui)) des bêtes à un dos-caisse-de-résonance
RépondreSupprimerIl y a un aspect primitif, imprévu.
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