Méchant regard

                    (...) Puisque le beau temps s'y prêtait nous nous rendîmes en grande foule au spectacle de l'eau croupie et des moustiques, en délicieuses créatures enamourées de nos humeurs (ici pas besoin d'iPad pour réciter son texte, il est déjà su, tout au plus l'élégance d'une feuille). Faisant rond en choeur, fîmes semblant de poursuivre l'adoration collective.


                    Nous piquâmes au jeu du personnage central, d’aspect pourtant bien lisse. Sombre histoire d'exhumation après des siècles d'abstinence au regard, discours convenable c'est-à-dire abscons,  besoin d'interprétation, spéculation, &c. Puissant fantasme addictif. Pressentant pour ma part une femme idéalisée, quasi parfaite puisque non symétrique, dure-molle, pleine-ajourée, ne tenant à rien mais nombril pur. Élude-t-elle avec les bras lorsque les algues troussent sa tunique ?


                   Les plus intrépides de nos compagnons —protégés, croient-ils, de l'urtication— se sentent pousser des palmes et vont au combat, à la faveur d'un authentique manque de peau. Hasard centennal ? Peut-être, mais non sans gravité. Ceci est mon corps. Une plénitude en soi, une pesanteur. Étayons cet ensemble d'un jet de vin de palme et n'ayons pas peur des maux, ils sauront nous les rendre. Celui-ci n'est pas encore crucifié.


                   
               
                  Funeste initiative au regard de l'Histoire ! (nous tremblons encore des méprises, aprioris et  toutes sortes de préjugés fâcheux aux sons d'infâmes crouillets). N'oublions pas que les Romains avaient pour unique obsession le développement de l'égout ("Qu'il est bon d'être ici. Construisons un water-closet.") Oui, mais les tensions ? Arrivons-en là puisque tous les numéros, sur ce point, convergent.



                      L’instrument de la peur. Plait-il ? Si si, on vous l'assure. Le plus terrible engin, arme absolue s'il en fut. Comment ? Vous pâlissez, ma chère, devant cet instrument si pauvre en la matière ? Franchement, tant de  trucideries semble exagéré au regard de leur prétendue cause. Tuyauterie malmenée, trombone à coulisse tout au plus. Avançons ! Tenez, mais tenez donc chère amie, puisque l'on vous dit qu'il n'y a rien à craindre.



                      Bref, ce fut un loyal combat, qu'une sorte de retenue m'empêche de développer davantage. Nous nous retirâmes sur la plante des pieds pour éviter un silence trop lourd, possiblement blessant en ces moments. Ne fîmes pas non plus grande réclame de cette affaire, pour écarter la singerie par l'Institution, toujours prompte à la contrefaçon par manque d'idées et inattaquable en son fondement même.
                        Et ne nos inducas in tentationem, on connait la scie.


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Commentaires

  1. (... les eaux croupies... celles qui nous drainent ?)

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  2. Certaines images ou allusions dépasseraient ici les bornes de la distance que l'on ne saurait instaurer avec la morale. Quelques-unes de vos lectrices seront sans doute choquées (ou émoustillées ?) par ce musée dévêtu que vous leur mettez sous les yeux.

    Heureusement, il ne semble exister sur ce blog aucun "modérateur" (de funeste mémoire mondaine) qui puisse venir exercer son peu de talent à votre encontre.

    J'ai pensé que vous étiez en quelque sorte le Sénèque de ces lieux fréquentables.

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    1. Alors je répondrai Bonus tempore tantum a Deo differt parce que Sénèque c'est le pied

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