décalcollage immédiat
C'est drôle, un mur prévenant (ou complice, ou fatigué, ou tout simplement délabré par l'indifférence générale, comme le visage d'un mélancolique) se délite doucement et accroche le regard aussi sûrement qu'une bande Velcro ferme la porte au froid, sous un ciel couleur de sang dévitalisé. Malgré l'emplacement a priori favorable, l'archéologue ne décèlera aucune trace, même recouverte, d'une belle typographie ancienne imposant comme une évidence Dubo / Dubon / Dubonnet, le petit beurre LU LU ou les huiles Castrol. Conséquemment l'œil ne ratera pas, cette fois-ci, le panneau indicateur.
Arrivé, presque, à destination et il n'est pas besoin de lever la tête pour comprendre l'origine de ce bruit affaibli, décroissant, lointain mais puissant, à la fois grave et suraigu, typique des couloirs d'approche près des métropoles. Décalcomanies des traces de jets, jetées sur la déco du parking sous des flèches qui les miment sans succès, en perspective d'on ne sait quelle querelle immobilière.
Après tout (et au fait), il est peut-être encore possible de recoller les morceaux, d'imaginer un plan global d'après quelques bribes glanées ça et là. Le résultat sera sans doute un peu tordu mais on n'est plus à cela près. La vie est une suite de ce genre d'expériences, des points de détail rangés dans une mémoire plus ou moins hors d'eau se recoupent et nous font imaginer un ensemble neuf, apparemment sans artifices en dépit des nombreuses cicatrices mais elles sont invisibles, le fantasme est parfait si l'on n'est pas trop regardant.
Le retour sera moins triste.
...
Oh que voilà un joli blogspot et joli le calcOOlage que voici. Merci!
RépondreSupprimerMerci d'être passée par ici !
Supprimertu as écrit ce texte en apnée ? on dirait qu'on est essoufflé quand on arrive au bout de chaque phrase ;-)
RépondreSupprimerJe vais venir à Rennes prendre des cours de respiration
SupprimerSi vous croyez que c'est facile de vous suivre mister Autrou, vous changez sans cesse de crèmerie, sans parler du beurre,de l'argent du beurre et de la crémière
RépondreSupprimermister et boule de gomme, donc ^^
SupprimerOui, la décalcomanie montre, cette nuit, qu'Obama va sans doute l'emporter et que Romney ne sera plus qu'un lambeau de papier sur un mur, avec des inscriptions illisibles (abortion, financial aims, white people, latinos...), car partout dans les villes les immeubles sont gardiens des cris et des espoirs invisibles.
RépondreSupprimerBelles photos (tu as un fish-eye, now ?) et texte à l'avenant.
Merci, et puisque la victoire, à l'heure qu'il est (je ne tweete pas la nuit !), lui semble acquise, on lui souhaite beaucoup de courage.
SupprimerNon, pas de fish-eye et le mode d'emploi est dans le texte mais, j'en conviens, la métaphore brouille la découpe.
et toujours, les chantiers et leurs flaques miroirs qui sont des gouffres.
RépondreSupprimerTelles des ondes quantiques, il faut les saisir à point !
RépondreSupprimerImages métaphoriques, oniriques, minimalistes aussi : mariage de l'oeil et du N et B, mais les ondes quantiques, je vois pas.
RépondreSupprimerIl parait que l'on parle d'onde quantique comme un champ de possibles, l'ion ne prenant sa place qu'à partir du moment où l'on a décidé de le regarder. En conséquence chaque expérimentateur en aura sa propre vision.
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