Instants en chemin - 3/4

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Quelquefois, c'est une étape imprévue, obligée, problème d'ordre mécanique ou météorologique (le temps qu'il fait). Dans ces conditions il faudra se loger dans l'hôtel, parfois le seul hôtel, d'une petite ville, souvent il n'y a pas d'hôtel alors il faudra prier pour que le moteur tienne, ou que le verglas ne tienne pas, ou les deux ensemble.

Pas de repos...

...non, pas de repos car ces hôtels ont une vie particulière, ils vous parlent, vous questionnent, leurs recoins vous attirent, tout le monde sait cela. Chacun s'entretient silencieusement avec lui-même dans celui avec lequel il se sent le plus d'affinités. Et puis, une fois passé à table et discouru des fâcheux impedimenta et autres questions pratiques rapidement expédiées, c'est un moment étrange dans une sorte d'attente mal définie, il y du rapprochement mais avec une certaine retenue, assurément l'on parle moins fort. 

C'est un peu comme si l'on veillait un mort dans une pièce voisine, avec bonne humeur, anecdotes et bienveillance. Sauf qu'il n'y a pas de morts, à l’exception de la majorité des clients octogénaires du siècle dernier, encore relativement bruyants.

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 (extrait musical: Antoine Hervé, Instantanés)