Instants en chemin - 4/4



Il aurait mieux valu ne pas sortir. La diffraction a amplifié les lueurs sans nom de réverbères étiques à mesure inverse de l'affadissement sonore. Cauchemar poisseux à la Tristan Corbière, abus de vin de paille, amours tristes en pléonasme absolu. L'absence d'ombres rend toute fuite impossible et l’étouffement est proche. La moindre goutte de sang, noirâtre, évoquerait la peste.

Seul un rire, débarrassé des miasmes est en mesure de chasser la mélancolie totalitaire qui voudrait nous obliger à aimer cette saloperie de neige. Un rire bleu comme le ciel, celui vers lequel nous mènera le rapide de 6 h. 43, ses arcs électriques claquant sur la caténaire, blocs de glace frappant au plancher si l'on fait trop de bruit, impression d'accélération, douceur du soleil sur la joue glacée, assoupissement; retour au départ.





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Commentaires

  1. Le matin à venir semble préférable, dans son univers sonore, à la symphonie de couleurs du soir.

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  2. La neige était sale (jaune), le retour se fait toujours à la case (départ), le dégel se transforme en vase.

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  3. case départ, nous y voilà
    drôle d'effet, la neige

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