Les mots d'azur, de gueules, de sinople et de pourpre (écrire sur le sable)

Côte picarde, 2




Le lendemain au chant de l'huîtrier pie, d'étranges crabes ou plutôt de gigantesques crustacés caparaçonnés de couleurs vives semblaient assoupis dans l'attente d'un labeur que l'on devinait crissant Cette angoissante torpeur était un obstacle à l'accès maritime encore plus efficace que les tôles coupe-lame fichées là sans grande conviction, avec leur unique oeil de vigie submersible, comme la représentation de l'être maléfique dans un comic book.




De toute façon il était prévu de rendre visite à un ami hivernant dans les parages — un ours, disait-il — un ami qu'on avait l'impression de connaitre intimement alors que l'on ne s'était jamais rencontrés.




Le mail était très clair, mais en apparence seulement. Une fois sur place, et en l'absence (sans doute provisoire) de réseau, il fut difficile de se souvenir si la maison était blanche aux volets bleus avec une porte ocre, ou bien rouge aux volets verts et boiseries bleues





ou bien encore rouge aux volets bleus et sans balcon vert.




Heureusement l'ami avait eu la bonne idée de pixelliser un message (codé ou non) sur le pignon à l'aide d'ardoises habilement cloutées. Toute ambiguité était levée quant à la situation géographique du magicien digital expert des gris.




Alors, profitant du jusant nous allâmes faire plusieurs pas rapides sur la plage afin de commenter en long, en large et en travers la plupart de nos pratiques communes et certains de nos futurs travaux. 




Enfin nous abandonnâmes à la marée puis au soir le soin d'effacer toute trace susceptible de nous faire changer d'avis.






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