Troisième partie : la manoeuvre - chapitre 1 : conduite du bateau
« La bonne conduite d'un bateau dépend avant tout de l'attention que l'on porte au vent. Comme toutes les vérités premières, celle-ci mérite d'être chantée sur tous les tons : en matière de voile on ne fera rien de bon tant que l'on n'aura pas noué des liens solides avec le vent ; il est le seul point de repère valable.
Or ce point de repère est changeant par excellence. Si l'on veut tirer constamment le maximum d'un bateau, il faut se persuader qu'aucune situation n'est établie une fois pour toutes, et qu'un réglage, si parfait soit-il, peut à tout instant être remis en question. Le meilleurs barreur est celui qui perçoit le premier une modification de la force ou de la direction du vent, et qui s'adapte aussitôt. Il n'y a pas de secret (à notre connaissance).
L'adaptation aux circonstances concerne essentiellement : le réglage des voiles, le maintien de l'équilibre du bateau, la façon de gouverner.
Tout au long de ce chapitre nous analyserons donc successivement ces trois points, pour chaque allure et pour des forces de vent différentes. Naturellement, dans la réalité, la bonne conduite du bateau ne tient pas à la juxtaposition pure et simple de ces éléments : la réalité, ici, c'est la relation même qui existe entre eux. La modification d'un seul réglage retentit souvent sur tous les autres, et la marche du bateau dépend de l'équilibre entre leurs effets réciproques.
L'analyse n'a pas pour but de fournir des solutions appropriées à chaque cas, mais plutôt d'indiquer dans quel sens il faut agir. On manque de point de référence précis pour savoir à quel moment, et pour combien de temps, un bateau est parfaitement réglé. C'est pourquoi, même si l'on parvient avec l'habitude à bien sentir son bateau, un véritable contrôle ne peut s'effectuer qu'en le comparant à d'autres bateaux ; c'est alors qu'on fait véritablement des progrès, et cette confrontation est nécessaire même si l'on ne souhaite pas se consacrer à la compétition (la proximité d'autres bateaux impose toutefois un certain nombre de « règles de conduite »; nous en parlerons aussi). »
Cours de navigation des Glénans, nouvelle version, Seuil, juin 1982, page 323
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Vingt ans après (et un peu plus, c'est du vécu on dirait) l'œuvre prend tout son sens pour tous les volatiles à deux pattes, fussent-elles palmées, ou pas
RépondreSupprimerLois de la navigation...
RépondreSupprimerLe vent règne aussi dans la basse-cour.
( ... oui, ça frétille dans la basse-cour )
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