Les rives du Touriste
Dans les cales aux odeurs lourdes
somnolent, tranquilles
toutes sortes de tourtes, soja, ballots de paille, mercure ou chrome
des boulets d'artillerie, des cotillons de fête foraine
des jambons du Forez, velins du Morvan, encre de seiche lyophilisée
du Moët & Chandon, de l'ammoniac, du camphre et du foie
des piles Wonder
des moissons, des mangeailles, du gras
des cordes et des patères
du vin de Sancerre, pots de peinture et couleurs
du cidre et des galettes
des livres en lots, de la tourbe, du cochon salé
du sable et des galets, du nitrate d'argent
des matériaux de construction, déconstruction, reconstruction
des truelles et des salopettes
des griffes d'archéoptéryx inscrites dans leur fossile
du bois de chauffe et des oublies
la photographie des anciens propriétaires
une araignée mélancolique
deux vélos Gitane griffés Gimondi
du réconfort
et trois prières, peut-être
une vague odeur de crottin de cheval et celle de la cuisine du soir ?
...
Remugles des eauaux diuces et des ciels trop cléments
RépondreSupprimerPrévert aurait aimé cet inventaire, c'est l'ombre bleue du poète qui se glisse sous les frondaisons !
RépondreSupprimerLes blés ne sont pas en herbe et l'eau est verte : la photo à Colette ?
RépondreSupprimerEh bien pour moi, c'est Cingria que votre séduisante liste - ah, le plaisir toujours vivace des listes - évoque.
RépondreSupprimerJe me souviens (!) d'Hippolyte Hippocampe et de son épave de paquebot qui recèle des richesses étincellantes, non pas des coffres débordants de perles, vaisselle dorée et lourdes tentures mais des escaliers en colimaçon au mètre, de la graisse et des rails, du thé, du savon, du cinabre, des statues, des dictionnaires, une forge... et ces gros grains de raisin qui sont chacun d’eux tout un monde.
Merci de partager vos balades et votre imaginaire.
Merci à vous, pour votre passage agrémenté d'une référence inimitable et à jamais précieuse !
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