Ciel
Midi.
Assis à l'ombre du vieux prunier, l'air est incroyablement doux. Une poignée de fruits pourrissent doucement dans l'herbe. L'odeur chaude, profonde et sure qui parvient aux narines est enivrante, et le cœur chavire. Quelques guêpes virevoltent, hésitent, restent indécises, ne se posent pas. Le chat y réfléchit. La vigne, épuisée par ses amours avec la clématite, rampe sur l'allée herbeuse. Les capucines aussi sont désormais courbées. Des dahlias rendus sauvages ont pris place sous le tipi pourtant dédié aux placides haricots verts. Au-dessus du cerisier plane en silence un A380, témoin des derniers retours. Vers le sud d'autres avions ont laissé de longues traces de buée qui écrivent d'anciens voyages. Les voisins âgés sont rentrés, il y a du va-et-vient et leur téléphone sonne sans arrêt et sans pitié pour leur éreintement, mais ils ne se plaindront pas. La rue, de l'autre côté de la maison, a retrouvé sa circulation d'avant le mois d'août. Plus loin, un enfant pleure doucement, inconsolable. Quelque chose a changé, comme une contrainte à laquelle nous ne participerions plus et dont nous serions les spectateurs. Le soleil commence à brûler, il est peut-être temps de rentrer. Il n'y a pas non plus urgence à connaître la fin.
Une odeur de pipe flotte dans l'air : les vacances seraient donc terminées ?
RépondreSupprimerAh c'était donc ça !... (bon sang mais)
RépondreSupprimerEt doucement la vie passe laissant derrière elle un parfum de confitures d'été...
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