La beauté du mystère







C'est ici qu'on perd sa trace. Dans une sorte de décor néo romantique lui-même en voie de disparition qui convient assez bien au personnage, il faut le reconnaître. Mais il ne neige pas sur la mémoire, et nos sens ont perdu de leur acuité ; il faudrait procéder autrement et surtout rencontrer quelqu'un : on l'aurait croisée, vue, touchée peut-être ? Un lien fort comme les relents qui, dans les forêts, font se retrouver les bêtes. Rien de trivial là-dedans, rien d'obscur car ses mots à elle, son verbe, disséminés aux quatre coins, ne suffisent plus, ne suffisent pas, pour tout dire ils n'ont jamais suffi. C'est toute la différence, quand on n'est pas un homme de lettres. Impossible d'isoler le manque, de déplier ses effusions, d'en faire une œuvre d'art. Épisodiquement le cœur enfle, et puis c'est la nuit sans encre, ou alors celle de la diversion. On peut en avoir peur, ce qui n'arrange rien. C'est ainsi qu'intervient la lutte avec les draps, le corps bandé et moite sous l'édredon crevé.




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C'était un rêve, évidemment. Par bonheur, il reste une allumette pour retrouver l'origine du monde, ses envols et ses spasmes. Pas besoin d'exhibition, de performance (et sa médaille de baptême au bouton de corail). Disons, pour quelques secondes, la beauté du mystère.




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