Les météorites
De cette suite obligatoire, imposée, apparemment programmée avec sa mise à jour, mise au jour suivant automatique, prorogation par tacite reconduction des astres, comme un abonnement qui traîne et dont on ne se soucie plus, un rib a dû être transmis à la banque cosmique il y a des lustres ou un bail au moins emphytéotique, on aimerait se dégager, faire opposition une bonne fois pour toutes, revenir à un traitement manuel forcément plus humain, autrement dit décider soi-même et au coup par coup du passage au jour prochain, avoir la main sur l'enclenchement, sur l'enchantement, pouvoir dire non pas cette fois-ci ou non pas tout de suite, minute, on reste à aujourd'hui et la nuit sera longue, un peu comme ce moment où la clepsydre du Robinson de Michel Tournier, tarie ou bouchée tombe en panne, instruisant ainsi la panique administrative de son monde-miroir, chômage technique du service des manifestations, cérémonies et inspections, temps tout d'un coup suspendu, vacance du pouvoir et par conséquent l'heure venue, bénie, de souffler un peu, mais c'est impossible, aucune volonté ne peut stopper cette fuite et ce serait d'ailleurs une erreur, non, une faute grave, de se reposer et laisser sans soins les bolides qui nous percutent, dans les villes les villages les campagnes et même les champs de poussière, partout, il n'y a pas de temps à gaspiller sinon à quoi bon retenir en vol continu les corps perdus des météorites.
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Décider soi-même de ne pas perdre cette ultime liberté, juste à temps lorsque la route devient trop chaotique, juste avant de ne plus en avoir la lucidité.
RépondreSupprimerGardons cette liberté au moins dans ce monde qui nous a dérobé toutes les autres !
Je viens de me rendre compte que cette météorite ressemble à une vieille pomme de terre...
SupprimerJe la trouve très belle...
SupprimerComme une vieille sage !
Un large filet tendu au-dessus de la terre empêcherait toute chute non désirée (avions, hélicoptères, diptères divers). Seules la pluie et la neige auraient encore droit de cité.
RépondreSupprimerLes pommes de terre resteraient plantées là, bêtes comme elles sont.
Les photos (ou les "installations" comme chez Agnès Varda) pourraient leur rendre hommage - car ce sont nos racines.
Courageuse Agnès Varda, pratiquement seule parmi tous ces hommes actifs comme des reflets.
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