Crue



La nuit n'a pas de point de vue, ce qui permet de s'y perdre. Elle a aussi deux bons côtés.



Dans un silence tendu jusqu'à l'invraisemblable, le désastre appareille sur le long fleuve roux.
D'une journée l'autre je m’émerveille de tes débordements. Je vais t'embrasser à cru puis, sans autre embarras que le cul à l'air, me laisser caresser le ventre par de longues algues dont j'ignore le nom, elles étirent le temps et incurvent tes formes sans besoin de calculs supplémentaires.







Parfois surgit en marge de ton désordre une phrase particulière, je la bois comme le reste. Je ne veux rien savoir.
Regarde, on nous surveille. Mais déjà un grand frisson glacé nous glisse hors de portée.






...



Commentaires

  1. La nature a l'art de transformer un désastre en tableau de maître, qui l'eût cru ?
    J'admire aussi le talent que vous avez de faire passer le lecteur du frisson glacé au plaisir de la caresse des algues en quelques mots et photos.
    Le talent de coloriste du peintre des berges est remarquable aussi ;-)
    Merci de nous emmener dans vos promenades, c'est toujours un grand plaisir...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour votre passage sur la rive, je me doutais bien que ce totem richement coloré attirerait l'oeil des amateurs d'art !

      Supprimer
  2. L'arbre peint a remplacé l'arbre à pain...

    RépondreSupprimer
  3. on les peint, ailleurs on les tricote, ils meurent de leur belle mort, ou bien des pluies acides, ou sous la signature d'un maire de Poitiers

    RépondreSupprimer
  4. Quant à la première photo (très belle), elle me rappelle une installation de Claude Levêque à Rodez, chez Soulages, tiens j'y reviendrai peut-être

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire