Écrit dans la marge

Allons, allons,

... certes, ça démarre plus ou moins bien avec en tête quelques soucis futiles, du pas grand chose. On sent bien que cela pourrait se régler facilement, mais l'opiniâtreté avec laquelle on s'enlise parfois dans les contrariétés nous dépasse, quitte à en sourire rétrospectivement (en témoigne, involontairement, cette photo inaugurale qu'il suffisait d'éclaircir pour la rendre plus lisible ; pas grave, la suite — on ose le croire stricto sensu — tient la route).

Quoi qu'il en soit, on finit par se débarrasser du scrupule, comme s'il s'agissait vraiment de celui qui gêne la marche. Le vent du plateau décoiffe les frênes qui ornent son chef, en contrebas la Marne se laisse méandrer, mot peu courant sans doute, mais qui définit bien la musarde possible au long de ce qui lui reste de chemin de halage. On prend son temps, à l'abri des bourdons et des Boeing.

Il est difficile pourtant de faire l'impasse sur les mots, pour la juste raison que tout est prétexte à interprétation, mentalement viennent des phrases parfois dites à voix haute, il n'est pas interdit de s'appliquer à la clarification, la reformulation, l'anticipation d'une rédaction.

D'ailleurs assez vite, dans une sorte d'ironie sur berge surgissent des caractères avec leurs corps, leurs empattements, leurs panses ; leurs queues, leurs yeux, leurs diagonales, leurs traverses ; leurs rondes, leurs fûts, leurs jambages, leurs pleins, leurs pointes, leurs déliés.

On revient (« on s'en retourne ») pourvu de cette manne (pourvu qu'on s'en souvienne même si, au fond, peu importe, « ça va revenir »).

Un peu plus tard, on se souviendra qu'il était question de passer à la papeterie, on aura oublié (« la faute à pas l'temps »), et ce sera pour demain.

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