L'air du lieu
Un dimanche à la campagne, entre Sarthe et Loir-et-Cher.
La longère est située dans un val profond d'où toute perspective autre que vers le ciel est exclue. Ce qui ne gêne en rien le compagnon qui s'y trouve puisque, me dira-t-il, il vit ici pour la chasse aux pigeons.
Pour y parvenir, une sente carrossée de tout-venant est facilement repérable : près de son intersection avec le vicinal, un poteau électrique en ciment prend ses distances avec une étable ressemblant à celle de La Nativité de Piero della Francesca.
Je m'y arrête, histoire de humer avec respect l'air du lieu.
Me confondant sans doute avec celui ou celle qui d'habitude les alimente, les bêtes viennent à moi en toute confiance, à me lécher la main. Cet instant quasi biblique, où j'oublie tous les soucis du monde, est presque trop vrai pour être beau. Il y manque une erreur, comme l'agneau m'adressant la parole pour me demander ce que je fais là, ou une maladresse, ainsi le cheval me prenant pour un politique en vacances, et de déposer un crottin fumant sur mes chaussures avant de partir au galop.
La lumière n'a jamais été aussi belle depuis le début de l'automne. Les petites misères personnelles battues par le souvenir météorologique.
La lumière n'a jamais été aussi belle depuis le début de l'automne. Les petites misères personnelles battues par le souvenir météorologique.
Le doux regard de ce cheval en dit long...
RépondreSupprimerMerci pour cette lumière partagée !
Cette campagne change agréablement des dernières palinodies électorales...
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