La brume et le papillon
« Quand tout disparait dans la brume, l'incertitude change de nature. Même si l'estime a été correctement tenue, si l'on sait précisément où l'on se trouve, le fait de ne plus rien voir impose d'abord un certain nombre de précautions : il faut réduire sa vitesse, utiliser la corne de brume, tendre l'oreille. Le risque principal est celui d'une collision avec un autre bateau. Par ailleurs, si l'on était près d'atterrir, il faut savoir renoncer à cet atterrissage, s'écarter, attendre d'y voir plus clair.
Même dans la brume, toutefois, un point de repère demeure fidèle, inébranlable : c'est le fond. Le fond est un campagne précise avec ses plaines et ses vallons, ses cultures diverses, ses chemins creux : il peut fournir des indications de toutes sortes. Il possède surtout cette particularité, extrêmement commode, de remonter vers la surface lorsqu'on approche de terre : il prévient. On peut donc envisager d'atterrir parfois sans visibilité, si l'on est sûr de rencontrer sur sa route des fonds très caractérisés, identifiables à la sonde. »
Cours de navigation des Glénans, nouvelle version, Seuil 1982, pp. 573-574
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En arrivant à l'allée du bois, Nicolette s'arrêta, essoufflée.
Nicolas, qui courait derrière elle, s'arrêta aussi et il dit, d'un air câlin :
« Ma pauvre Nicolette, je t'ai obligée à courir trop vite. Pour que tu me pardonnes, je vais t'embrasser. »
Nicolette, gentiment, tendit sa joue ; mais Nicolas, au lieu d'y poser ses lèvres, ne fit qu'y frotter son nez jaune. Puis il sauta en arrière et se sauva.
« Traître ! s'écria Nicolette, tu vas me payer cela ! »
Elle rejoignit Nicolas et lui passa sur les joues ses mains tachées de pollen.
De la sorte, ils eurent tous les deux le visage barbouillé de poudre jaune.
« Que tu es laid, Nicolas !
— Que tu es laide, Nicolette ! »
Ils éclatèrent de rire tous les deux à la fois. Puis Nicolette dit :
« Pendant que nous faisions les fous, notre beau papillon a disparu.
— Cela ne fait rien, dit Nicolas ; nous nous sommes bien amusés. Maintenant, allons à la maison du bois ; nous trouverons sûrement d'autres papillons. »
Nicolas et Nicolette allèrent donc à la maison du bois.
Ernest Pérochon, Nicolas et Nicolette au bois charmant, roman scolaire, Delagrave 1956, pp.111-112
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Ernest Perochon, Erckman-Chatrian, une même source, il faut croire!
RépondreSupprimerIllustrations de RAY-LAMBERT ! (;
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