Éden, paragraphes [8]

au jardin
juillet en 5 minutes chrono
(sensiblement)

2 photos instantanées
1 chronique lapidaire

c'est l'été, c'est l'éden

Hier matin, tandis qu'à la radio on entendait parler de « contexte relativement dépressionnaire », puis de « dépression qui risque de stagner », le ciel vu du jardin faisait plutôt penser à une toile de François Boucher
Une musique d'André Campra accompagnerait bientôt l'intervention de quelque angelot ou chérubin doré, forces héroïques et inébranlables en sustentation dans l'atmosphère incandescent

Plus tard dans la journée, le décor n'était plus le même. Sur une toile de fond aux motifs lenticulaires, on attendait cette fois des machines et des êtres sortis d'une nouvelle d'H.G. Wells ou de Ray Bradbury
Je raconterais peut-être cela à mes proches lorsque les mouvements du corps seraient devenus moins pénibles
La petite poussière incrustée depuis toujours au même endroit, entre l'objectif et le capteur de mon iPhone, était sans doute l'équivalent moderne du scrupule

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