Au ciel
Au ciel, l'immense soleil imperturbable. Sa déclinaison programmée fait des ombres les complices d'une poursuite, même si le cœur n'est plus disposé aux coups de théâtre, ni aux coups tout court.
Au sol, à la lisière de la table de jeu, une antique allée d'arbres épargnés par l'aménagement du territoire protège le cabaret des vents océaniques. Arbres, vous qui communiquez par vos racines, nous avez-vous tout dit de vos savoirs généalogiques ?
Tout à l'heure le double vitrage amplifiera les derniers rayons, tiédeur sur la laine, muscles assoupis par-dessous. Sur les étagères, plusieurs mondes à portée de main, la possibilité d'en choisir un et de s'y perdre provisoirement, comme dans les cheveux bouclés d'une forêt médiévale.
Le soir précédant la rentrée des classes nous sommes montés au Ménez Hom à vélo, tout en haut vue sur la mer où le soleil plonge, un collier en or sous les nuages chauves. Un peu plus bas Argol, sans château apparent, juste deux menhirs et un dolmen barbu, et puis la forêt du Cranou avec la raie de l'autoroute au milieu. Dans la descente les cheveux s'accrochent aux branches dans un bel ensemble.
Pour l'heure, plaisir de retrouver chez le primeur les bonnes vieilles caboches d'artichaut et de chou-fleur. Des têtes dures au cœur de sucre exotique, promesse d'alizés et de voyages en clipper.
On entend de vieilles chansons à la radio, la grille des programmes a été modifiée. Ce sont toujours les mêmes vieilles chansons, on jurerait pourtant être atteint dans une région du cœur inconnue jusqu'alors.
Peut-être, avec le temps, les paroles sont-elles devenues plus touchantes.
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Argol et Gracq... on aimerait visiter le château !
RépondreSupprimerIl doit y avoir un château d'eau !
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