Un autre dimanche







Dimanche dernier, la maison d'ami près de Courtanvaux, dans la Sarthe, dont la rencontre l'année dernière à la même époque avait éveillé quelque envie de peinture à l'huile, à cause, ou plutôt grâce à un appareil photo défaillant, se révélait sous son jour habituel, ensauvagée

L'ami était bien là ; en dépit des apparences la maison est encore habitée, même si aucune voie de communication — hormis un chemin correctement empierré et le passage du facteur — ne la relie au monde contemporain. Il est donc toujours possible de vivre sans « fil à la patte », et sans pour autant perdre la raison. À condition bien sûr d'aimer la solitude, et les bruyantes petites amies de celle-ci.





Il fut tout de même agréable d'aller en ville prendre le café, après les kilomètres autoroutiers ankylosants.
Le dimanche matin, dans les cafés de province on fait parfois, et pour ainsi dire, le plein de palabres pour la semaine à venir.






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En quittant Bessé-sur-Braye par la route de La Châtre, peu après la papeterie encore en activité sur le côté gauche de la route, une étrange série de constructions appelait une observation plus approfondie.
C'est, au long de chaque côté d'un chemin perpendiculaire à la départementale, une série de huttes-sculptures dont on ne connaîtra pas l'auteur puisque l'endroit est désert.
Dommage, un bric et un broc aussi élégamment élevé, avec beaucoup de précision et de rythme, aurait mérité quelque reconnaissance.
Le silence, en revanche, en proposait long sur les possibles interprétations du lieu. Existait-il, à l'image du livre, des artistes de sculpture, voire d'architecture, pauvre ?





Avec pour devise « Libre choix du constructeur », ce reposoir ne se laisse pas quitter sans regrets.
Un peu plus loin ce sont les retrouvailles avec le Loir, son sens aigu de la mesure et de l'harmonie.





Sous les arches du pont romain de Lavardin, le temps, qui bien sûr n'a que cela à faire, passe, indéfiniment. Il est ici réduit à 20 secondes et quelques gouttes, on y devine par association d'idées les prémices de la tempête Ophélie, qui le lendemain allait plonger l'ouest de la France dans une lumière fuligineuse.





À l'entrée de l'église Saint-Genest, un panonceau au sens énigmatique attire l'attention. Un voyageur soucieux d'orthographe a dû rectifier lui-même la faute au stylo-bille, sans pour autant corriger la capitale non-accentuée et même si celle-ci n'altérait pas le sens de la phrase qui, de toute façon, demeure incompréhensible.




On ne voyait pas très bien à quoi il était fait allusion...






... à moins que, peut-être, des signes dans la pierre s'agitent au-delà des intentions du scripteur, et prennent vie après la fermeture ?




Quoi qu'il en soit, la vraie pénitence se trouvera sans contestation possible sur la route du retour.
Juste un mauvais moment à passer, prévisible, une trame ourdie, en quelque sorte.






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Commentaires

  1. OUI à tout
    et oui surtout aux constructions... donne envie de s'y essayer (vite refoulée)

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    1. L'ensemble a l'air à la fois très simple et complexe. Il est curieux que je n'y aie jamais prêté attention, pourtant cela ne ressemble en rien à une ville-champignon !

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  2. Un facteur cheval qui aurait lâché la bride de son côté (il s'appelle peut-être Bartabas ?)...

    J'aime surtout la photo du Loir et celle de l'autoroute : voies de circulation en concurrence !

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    1. Peut-être...
      j’ai vu un matin, à l’aube, Bartabas réveillant son cheval dans le jardin des jeunes filles de la Légion d’Honneur à Saint-Denis, c’était délicieux !

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  3. Réponses
    1. Merci du passage ! Le hasard eut sa part de responsabilité.

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