Voyager plus loin
Ça commence par une promenade le long de la route à la recherche de quelques tiges de consoude, plante admirable de bienfaits au même titre que le plantain (ainsi que d'une bonne partie du vivant, d'ailleurs). On en profitera pour glaner, le terme est dans le ton, un ensemble de photos qui alimenteront la collecte. Le silence, d'une épaisseur kaléidoscopique, se perd dans le vent.
Il ne faut pas traîner. Bientôt, une machine d'éparage viendra faucher tout ça sans discernement. Question de temps, question d'argent.
Et puis au retour, un accident de la route, la tristesse d'un jeune oiseau récemment mort sur l'asphalte. Le mot bitume provient paraît-il de l'arabe mūmiyā, qui a donné embaumement. J'ai voulu donner à l'oiseau un tombeau modeste sous forme de représentation photographique. Une sorte d'hommage minuscule, après tout, qui s'en inquiéterait sinon.
Chaque lecteur prendrait le soin de retrouver dans ses souvenirs un Tombeau, celui de François Couperin par exemple, exploré par un Maurice Ravel mélancolique mais inspiré à Lyons-la-Forêt, ce qui pourrait nous mener chez Marguerite Long et pourquoi pas chez le joyeux Olivier Messiaen (je ne dispose pas d'un lecteur audio, à proprement parler, d'où la nécessité de se recueillir un instant pour voyager plus loin), et puis nous pourrions passer du temps dans nos propres embranchements, peut-être, va savoir...
Magnifique . Merci. Et je pars de ce pas à la recherche de consoude.
RépondreSupprimer;-)
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RépondreSupprimerSes plumes comme des branches…
J’ai vu deux oiseaux morts au coeur du mois de mai. Des accidents, toujours. Et cette semaine, deux oisillons pris de panique au milieu du bitume. Tombés du nid ou trop pressés. Les ai menés en lieu plus sûr. Et la mère qui leur parlait. Je me demande encore.
Et bien sûr les champs. Les grands champs. Et de si belles photos qui posent sous nos yeux toute cette beauté, toute cette richesse, si souvent ignorée.
Merci Dominique. Et belle suite de dimanche.
Merci pour votre regard, Caroline, qui sait si bien embellir mes observations :-)
SupprimerC'est moi qui vous remercie, Dominique. Pour autant de sensible.
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