Le jardin sans fin
Le jardin respire mal sous la brume collante
qui tricote des pans d'absence
le jardin s'étend loin jusqu'on ne sait trop où
la jardin s'aventure il est
ceint de maïs, une oasis
notre vieux chat neurasthénique dort sous la terre
quelque part parmi les taupinières qui lévitent
et les mousses acidifient
le bleu du ciel sous la pluie
des gens passent au long
loin, jamais les fruits ne manquaient
ils ont démonté la grange, enfoui la fibre
conservé les fermes, consolidé on ne sait plus bien
quoi, du soir au matin
alentis dans leurs gestes sûrs
j'aurais aimé que tu voies cela
le pain toujours meilleur que celui de la veille
les toiles d'araignée très photogéniques
en clair-obscur ou en contrejour
mais toi aussi tu dors
imagine un peu, dans ton rêve voyageur
imbibé d'amibes, nébuleuse de vers
lombriciniens ingénieurs
nos souvenirs, nos demeures
les taies, les housses,
les draps mobiles aux vents du jardin sans fin

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