Un souvenir futur

Ce dernier Noël ne fut pas pire que celui des années récentes. Comme d'habitude, lors de mon unique prise de parole j’ai confondu Noël Bernard et Bernard Noël. Par bonheur, à cette heure avancée de la nuit il ne se trouva personne pour relever mon étourderie. Aussi demeurai-je seul à me sentir mal à l’aise.

Afin d’éviter une nouvelle méprise il me semble opportun de causer un précédent lors de l’imminent réveillon. Tandis que l'assemblée effervescente s’écharpera autour d’évocations plus ou moins précises de Brigitte Bardot et des Trente Glorieuses, je proférerai, comme autant de coups de massue de minuit, les douze dernières entrées du blog d’Eric Chevillard.

Quitte à plomber l’ambiance, autant le faire avec élégance et fracas. Pour cette fois-ci, on peut prévoir qu’une seule infime partie des soupeurs tardifs y trouve à redire. Il m’est pourtant douloureux de constater l'évidence : je n’ai pas eu d’enfants. Un fils, possiblement lettré, aurait pu envisager sa copieuse  autobiographie, publiée dans 40 ou 50 ans, expédiée au sommet des ventes grâce au rappel de cette anecdote. Je me réjouirais presque en imaginant l’interloque de ses contemporains, devenus comme lui d’insupportables vieillards. 




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